Au cours des douze derniers mois, 1 entreprise sur 5 en Belgique a été confrontée à des cas de fraude, indique le quotidien l’Echo, mettant en lumière les résultats d’une enquête réalisée par le cabinet conseil BDO Belgique auprès d’un échantillon de 245 entreprises, issues de 33 secteurs différents. Et ces pratiques n’épargnent pas les PME.
Face à des fraudeurs de plus en plus professionnels, 15% des entreprises sondées indiquent avoir payé au moins une fausse facture au cours de ces cinq dernières années. Ces entreprises estiment perdre en moyenne 150.000 euros lors de ces ‘tromperies’.
Si le nombre d’entreprise victimes de fraude semble en augmentation, le phénomène serait pourtant largement sous-estimé. En effet, lorsqu’une entreprise est victime d’une fraude, elle ne se vante pas de ses déboires, ceci afin de préserver sa réputation.
Cédric Antonelli, associé chez BDO Belgique, donne quelques précisions sur ce phénomène qu’il qualifie de massif. Selon lui, les entreprises qui n’ont encore jamais été victimes de fraude ou d’une tentative de fraude chez nous sont rares. Sur ces cinq dernières années, seules 23% des entreprises belges déclarent ne pas y avoir été confrontées. « Dans 80 à 85% des cas, l’information ne passe pas dans la presse. Bien souvent, elle n’aboutit même pas en justice », précise à ce titre Cédric Antonelli.
A l’heure du numérique, contrairement aux idées reçues, le hacking n’est pas la technique la plus populaire pour commettre une fraude. La fausse facture reste, de par sa simplicité, la forme de fraude la plus utilisée. Les chiffres en attestent: un cas de fraude sur trois est une banale fausse facture. Viennent ensuite les détournements d’actifs et la cybercriminalité.
Et la situation pourrait s’agraver rapidement, avertit Cédric Antonelli : « La cybercriminalité sera dans le futur de plus en plus populaire. C’est un moyen efficace qui ne coûte pas cher aux fraudeurs. Les entreprises victimes seront de surcroît peu enclines à dénoncer ce type de fraude, tant les effets sur leur réputation peuvent être négatifs. »
Actuellement, seule 1 entreprise sur 4 prévoit un budget spécifique pour s’attaquer au problème. Les entreprises investissent principalement dans des audits internes et dans la sécurité informatique afin de se protéger. Sans surprise, les grandes entreprises investissent clairement plus que les PME dans la prévention.
Pourtant, les PME souffrent autant de la fraude que les grandes entreprises. « Les fraudeurs ne font pas la différence et les techniques utilisées sont identiques », observe le spécialiste.
Comment lutter contre la fraude ? S’il est important d’investir dans la technologie, le meilleur moyen de prévention reste néanmoins la formation du personnel. « Le contrôle manuel est actuellement la meilleure manière de démasquer des tentatives de fraude. Un rôle actif du management est tout aussi crucial dans la lutte contre la fraude: 27% des tentatives de fraude et 10% des cas de fraude effective ont été découverts de cette façon », conclut Cédric Antonelli.