En Belgique, durant les neuf premiers mois de l’année 2019, pas moins de 8.741 entreprises ont mis la clé sous le paillasson. C’est l’amer constat qu’a révélé début octobre Graydon, le bureau d’informations commerciales.
Cette année, toutes les Régions du pays sont concernées par cette augmentation. La Flandre (4.244, + 19,7 %) et la Wallonie (2.192,+ 20,8 %) étant davantage impactées que Bruxelles (2.267, + 3 %).
Des chiffres qui font froid dans le dos puisque par rapport à la même période l’année passée, on note une augmentation de… 15,2 %. Selon ces statistiques, le nombre de faillites est proche du record enregistré en 2013. En cette funeste année, seules 201 faillites de plus avaient été constatées sur les neuf premiers mois.
Selon l’expérience du bureau Graydon, il est possible de mesurer les risques qu’une entreprise fasse faillite en rassemblant une série de données factuelles. Et contre toute attente, les avertisseurs les plus parlants ne sont pas toujours les ratios financiers.
Avec l’aide du bureau d’informations financières, le quotidien l’Echo a établi une liste de 10 indicateurs qui doivent attirer votre attention. Des signaux à retenir si vous souhaitez vous prémunir d’un risque de non-paiement de la part d’un fournisseur ou d’un client. Petit tour de piste…
Non-publication des comptes annuels
Un simple retard dans la publication des comptes est déjà un critère négatif. Mais si depuis deux ans, un entrepreneur a ignoré cette obligation légale, cela peut signifier une intention de cacher sa situation réelle. En 2018, 32,47% de sociétés dans ce cas ont déposé le bilan.
Nomination d’un administrateur provisoire
Ce clignotant doit particulièrement vous alerter… En confiant provisoirement les commandes de l’entreprise à un tiers, le tribunal considère qu’il est grand temps d’agir. L’année passée, 32,15% des entreprises dans ce cas ont dans la foulée mis la clé sous le paillasson.
L’entrepreneur a déjà fait faillite précedemment
Cette situation n’est pas à prendre à la légère. Si le chef d’entreprise détient ou exerce plusieurs mandats dans d’autres sociétés, vérifiez bien que certaines d’entre elles n’ont pas déclaré faillite au cours des cinq dernières années. L’an dernier, 17,54% des sociétés concernées ont baissé le volet.
Assignation par l’ONSS
Cette sommation veut dire que l’Office national de sécurité sociale a déjà mis en place une procédure parce qu’elle a cessé d’attendre le paiement des dettes sociales de l’entreprise. Ce critère s’avère plutôt judicieux puisque 11,24% des entreprises visées ont fermé boutique l’an dernier.
Des difficultés de paiement
S’il est difficile de savoir si une entreprise a de mauvais comportements de paiement, cette information est particulièrement précieuse. En 2018, pas moins de 8,85% des sociétés payant leurs factures avec un retard probant ont déposé le bilan.
Des fonds propres inférieurs à la moitié du capital social.
Selon le code des sociétés, ce signal doit produire une réaction appropriée des administrateurs. Concrètement, cela veut dire que l’entreprise n’est pas capable de reporter des réserves et/ou des bénéfices d’un exercice à l’autre. L’an dernier, ce cas de figure concernait 3,47% des faillites.
Un ratio de liquidité inférieur à 0,5
Quand le total des dettes à court terme n’est pas compensé par le patrimoine de l’entreprise et les revenus qu’elle peut mobiliser rapidement, le risque est avéré. 2,16% des entreprises dans cette situation ont cessé définitivement leurs activités en 2018.
Pour terminer sa liste, L’Echo relève encore 3 points d’attention qui peuvent être bien utiles. Premièrement, des dettes envers le fisc ou l’ONSS (2,04% des firmes concernées ont déposé le bilan l’an dernier). Ensuite, un taux d’endettement supérieur à 100% (1,36% des sociétés dans ce cas ont fait faillite en 2018). Enfin, une rentabilité négative deux années de suite (mais cet argument est moins pertinent puisque seul 0,89% des entreprises ayant accusé des pertes nettes sur deux exercices successifs ont fait faillite).
Un entrepreneur averti en vaut deux !