Faisons ensemble le point sur trois raisons qui expliquent que vous payerez moins de taxes sur vos revenus 2019 : l’élargissement des tranches, le relèvement du revenu minimum non taxé et les effets du tax shift qui se sont prolongés pour la dernière année.
Pas de retour de bâton !
Comme des centaines des milliers de Belges, vous avez sûrement constaté sur votre fiche de salaire qu’en 2019, votre rémunération nette avait augmenté de quelques euros.
Dans un pays où l’on nous donne souvent d’une main avant de nous reprendre de l’autre, faut-il craindre un retour de bâton pour votre déclaration d’impôts (revenus 2019) ? Pas du tout. En effet, vous continuerez à profiter cette année encore des effets du tax shift. Lancé en 2015 par le gouvernement Michel, sa troisième et dernière phase est entrée en vigueur le 1er janvier 2019 et ses bénéfices se feront toujours sentir dans votre déclaration 2020.
Des tranches imposables plus larges
Première décision qui découle du tax shift et qui est à votre avantage : un élargissement des tranches d’imposition. Pour vos revenus 2018, le fisc a ramené le nombre de tranches de 5 à 4. Depuis, la première tranche des revenus est taxée à 25 %, la seconde à 40 %, la troisième à 45 % et tout le reste à 50 %.
Auparavant, la tranche à 25 % était moins ‘large’, donc moins de gens profitaient de ce taux. Aujourd’hui, la tranche imposée à 25 % englobe l’ancienne tranche à 30 %. Autre bonne nouvelle, pour les revenus de 2019, que vous vous apprêtez à déclarer, la tranche soumise au taux de 40 % a été élargie.
Regardons ce que ces tranches donnent dans le détail avec Jean-François Biernaux, expert fiscal chez Test-Achats : “…la taxation à 25 % s’applique à vos premiers 13.250 euros (de revenus annuels net imposables, ndlr). Tout ce qui dépasse est taxé à 40 % jusqu’à 23.390 euros. Enfin, les deux dernières tranches concernent les revenus entre 23.390,01 et 40.480 euros pour 45 % et le reste pour 50 %“, explique-t-il.
Comparé à l’ancien système, “Un peu plus de 1.000 euros sont maintenant soumis au taux de 40 % au lieu de 45 %, soit un gain de 50 euros“, poursuit-il.
Rappelons que pour établir ce calcul, le fisc déduit de vos revenus bruts le forfait des frais professionnels (sauf si vous déclarez des frais réels). Il obtient alors votre revenu net imposable, sur lequel ces tranches sont appliquées.
Relèvement du revenu minimum non taxé
Un autre paramètre fiscal a, lui, eu des effets positifs sur votre salaire net. Le fisc a en effet relevé le “revenu minimum exonéré d’impôt”, la partie de vos revenus qui n’est pas taxée par l’Etat.
L’idée, c’est “de ne pas faire payer d’impôt au contribuable dès le premier euro gagné. On considère en quelque sorte que pour vivre, il faut un minimum vital“, précise Jean-François Biernaux.
Auparavant, ce revenu minimum non taxé était de 7.430 et 7.730 euros, selon vos revenus. En 2019, il a été relevé pour atteindre 8.860 euros pour tout le monde. Selon les calculs de Test-Achats, cette modification représente un gain de 282 euros en moyenne sur votre feuille d’impôts.
Presque tous les avantages maintenus
Les spécialistes sont unanimes : cette année, votre déclaration ressemblera très fort à celle de l’année passée. Rien d’étonnant à cela avec un gouvernement en affaires courantes, qui prend peu de décisions.
Les avantages fiscaux sont quasiment tous maintenus, à l’exception de l’exonération de l’indemnité de licenciement, qui disparaît
Parmi les nouveautés, on note même une série de petites mesures qui sont profitables au contribuable : un petit coup de pouce pour ceux qui souscrivent une protection juridique, un petit bonus fiscal pour les salariés qui optent pour une PLC et une exonération d’impôts plus élevée sur les dividendes.
Enfin, dernière mesure qui découle du tax shift : l’augmentation du bonus à l’emploi. Cette réduction d’impôt, qui concerne les salaires peu élevés (jusqu’à 2.560 euros brut par mois maximum), a été revue à la hausse.