De plus en plus de femmes épousent la carrière d’entrepreneures. A Bruxelles, elles sont même surreprésentées dans les secteurs de l’horeca, de l’événementiel et de la culture. Mais elles souffrent beaucoup plus de la crise sanitaire que les hommes. Pourquoi ? Sur base des informations fournies par le quotidien L’Echo, Fiscal Team décode les principales raisons de cette inégalité…
Une hausse de 12 %
Si l’entrepreneuriat a longtemps été la chasse gardée des hommes, depuis quelques années, de plus en plus de femmes se lancent dans l’aventure. Selon les chiffres officiels de l’INASTI, en Wallonie et à Bruxelles, on recense actuellement près de 148.000 femmes indépendantes (tous régimes confondus). Une hausse de 12,04% a été remarquée au cours des cinq dernières années.
Principales difficultés des femmes entrepreneures bruxelloises
Selon une étude menée par hub.brussels et sa plateforme Women in Business, qui a sondé environ 200 femmes entrepreneures bruxelloises, les femmes entrepreneures sont davantage affectées par la crise que leurs homologues masculins .
Isabelle Grippa, directrice générale de hub.brussels, explique dans les colonnes du quotidien L’Echo : « Elles sont plus impactées, car surreprésentées dans les secteurs les plus touchés« . Dans la capitale, si seulement 28% de femmes sont indépendantes, on atteint quasiment la parité avec 45% de femmes dans les secteurs de l’horeca, du tourisme, de l’événementiel et de la culture. Des secteurs qui pour rappel ont été frappés de plein fouet par la crise.
Petite exception, le secteur de la tech, qui compte 8% d’indépendantes, n’a lui pas connu de récession.
Certains résultats de l’étude pointent que le contexte sanitaire reste particulièrement difficile pour les femmes entrepreneures :
- plus d’un tiers des sondées ont dû fermer leur activité en raison des mesures sanitaires ;
- près de 25% d’entre elles ont été contraintes d’arrêter à certaines périodes, par manque de rentabilité ;
- environ trois quarts des interrogées ont vu leur chiffre d’affaires diminuer. La situation a été particulièrement violente dans la culture, l’événementiel ainsi que dans l’horeca et le tourisme. Ces secteurs ont enregistré des baisses allant jusqu’à – 70% ;
- autre constat pesant : la trésorerie. L’enquête de hub.brussels révèle que 49% des répondantes n’ont plus de trésorerie aujourd’hui. Parmi les 51% qui disposent encore de trésorerie, 90% craignent ne pas tenir plus de six mois.
Petite éclaircie dans ce ciel assez gris, la crise a été bénéfique pour les secteurs des services et du commerce de détail. Cette hausse de l’activité a été objectivée par 14 % des entrepreneures interrogées.
Les obstacles à l’entrepreneuriat féminin
Plusieurs études le confirment, il est plus difficile d’entreprendre lorsqu’on est une femme. Le contexte sanitaire n’a pas arrangé les choses.
En analysant les réponses des sondées, l’enquête de hub.brussels identifie deux principaux freins :
Le premier concerne des problèmes de trésorerie. Les femmes accèderaient moins facilement aux financements. L’étude objective les prêts octroyés durant la crise selon le genre : 15 % de femmes pour les prêts Horeca de finance&invest.brussels et 30 % pour les prêts Recover.
Le maintien de l’équilibre vie privée et vie professionnelle est la seconde difficulté exprimée. Une étude de la VUB confirme cette tendance : le confinement a fait exploser le décompte des heures des femmes dédiées aux soins à la famille déjà inégales avant la crise. La pandémie a donc exacerbé un phénomène déjà bien connu auparavant.
Capacité à rebondir
Si le contexte sanitaire est particulièrement difficile pour les femmes entrepreneures, cette situation inédite les a aussi forcées à revoir leur business model et à s’adapter. Beaucoup d’entre elles se sont ouvertes à la diversification et à la numérisation de leur offre. Certaines n’ont pas hésité à se former à de nouvelles compétences. Point positif révélé par l’enquête : « L’envie d’entreprendre est toujours là« . Les sondées font preuve de résilience et d’un incroyable optimisme. Chapeau bas Mesdames!
Vous êtes indépendant ? Vous vous demandez si le moment est venu pour vous de passer en société ?